Les plus récents chiffres de Statistique Canada en matière de permis de construire sont porteurs d’espoir, mais une contradiction règne sur le marché du logement.
De nombreux permis de construire ont été délivrés à la fin de 2024. Le mois de décembre a enregistré une hausse de 11 % par rapport à novembre, pour atteindre une valeur totale de 31,15 milliards de dollars, ce qui est bien plus que la hausse de 1,4 % qui avait été prévue. En dollars constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, le nombre total de permis de construire délivrés a augmenté de 8,8 % en décembre et de 30,5 % sur douze mois.
La hausse s’explique principalement par les permis de construire délivrés dans le secteur résidentiel; ils ont augmenté de plus de 20 % pour atteindre près de 9,0 milliards de dollars. Les gains les plus importants sont attribuables aux immeubles résidentiels multifamiliaux, qui ont connu une augmentation de 33,3 %, pour atteindre une valeur de 6,1 milliards de dollars. Les permis de construire dans le segment des logements unifamiliaux ont augmenté d’un peu moins de 2,0 %, pour atteindre une valeur de 2,9 milliards de dollars.
Pour 2024 dans son ensemble, le nombre total de permis pour la construction de nouveaux logements s’élève à 287 100. Ce sont principalement les immeubles à logements multiples – avec des permis d’une valeur totale de 34,1 milliards de dollars (+12,2 %) – qui ont contribué au marché en 2024. Le volume de permis de construire dans le segment des logements unifamiliaux a baissé de 30,9 % pour atteindre 18,6 milliards de dollars.
Les permis de construire sont un premier indicateur des intentions de construire, mais ils ne permettent pas d’établir un calendrier de nouvelles constructions. Ainsi, malgré une année ayant connu une fin en forte hausse au chapitre des permis, le nombre réel de mises en chantier a chuté de 13 % en décembre. Sur l’ensemble de l’année, les mises en chantier n’ont augmenté que de 2,0 %. Le principal moteur de cette augmentation a été un niveau record de construction de logements locatifs.
Et c’est le rythme lent de la construction de nouveaux logements qui a poussé la Société canadienne d’hypothèques et de logement à mettre en garde que le pays pourrait ne pas atteindre ses objectifs de 2030 en matière d’abordabilité. Ce sont des inquiétudes qui ont été renforcées par le ralentissement de la construction de copropriétés et l’imminence d’une guerre commerciale avec les États-Unis.