Depuis que les taux d’intérêt ont commencé à grimper en mars dernier, on a beaucoup parlé de la baisse des prix des maisons au Canada. De manière générale, les observateurs du marché prévoient une baisse de 20 % à 25 % – par rapport au sommet de février – du prix moyen d’ici la fin de l’année.
Bien qu’ils soient spectaculaires, ces chiffres sont trompeurs. En matière de logement, une simple moyenne permet de faire des comparaisons générales sur une longue période. Mais le simple fait de diviser la valeur totale des maisons vendues par le nombre de maisons vendues manque la nuance nécessaire pour mesurer fidèlement l’état du marché.
Le prix moyen est influencé à la fois par le nombre de ventes et par la composition de ces ventes. Autrement dit, le type, l’emplacement et le prix des maisons vendues sont des facteurs qui pèsent dans la balance.
Dans une note récente, l’économiste en chef adjoint de la SCHL, Patrick Perrier, souligne que le prix SIA moyen désaisonnalisé pour l’ensemble du pays a diminué de 15,6 % entre février et août de cette année. Il souligne également que les propriétés vendues à plus bas prix ont représenté une proportion croissante du nombre total de ventes au cours de cette même période.
Au plus fort de la pandémie, ce sont les maisons unifamiliales détachées qui étaient le principal moteur des ventes. Toutefois, depuis que les taux d’intérêt ont commencé à grimper, les copropriétés à plus bas prix sont devenues plus populaires. Selon M. Perrier, ce changement dans la composition du marché pourrait expliquer plus de la moitié de la baisse de prix de 15,6 % susmentionnée. Cela signifierait que l’affaiblissement réel des prix est en fait plus près de 7 %.
L’Indice des prix des propriétés MLS, utilisé par l’Association canadienne de l'immeuble, tient compte de la composition du marché. Il a estimé la baisse des prix à 7,4 %. L’Indice de prix de maison Teranet permet également de suivre la composition du marché. Il a enregistré une baisse de 2,4 % entre juillet et août.