Les ventes ralentissent, les prix baissent, les taux d’intérêt augmentent et l’accessibilité à la propriété s’effrite sur le marché canadien de l’habitation.
L’indice d’accessibilité à la propriété de la Banque du Canada montre, pour le premier trimestre de cette année, que les ménages doivent maintenant consacrer 42,8 % de leur revenu disponible aux charges liées à la propriété d’un logement. Ce chiffre est en forte hausse par rapport aux 39,7 % enregistrés au quatrième trimestre de 2021 et aux 34,7 % d’il y a un an.
L’indice a atteint son plus haut niveau depuis le troisième trimestre de 1991, qui était considéré comme le sommet du dernier cycle immobilier. La hausse des coûts d’emprunt est citée comme la raison principale de l’érosion de l’accès à la propriété.
Lorsqu’elle calcule l’indice, la Banque du Canada examine ce que l’on appelle les coûts de possession, qui se composent des paiements hypothécaires et des frais de services publics, par rapport au revenu disponible (après impôt).
L’une des grandes banques du pays se fait l’écho des conclusions de la Banque du Canada. Selon son plus récent Suivi de l’abordabilité du logement trimestriel, qui se fonde strictement sur les coûts du remboursement des prêts hypothécaires, la banque à charte estime que les coûts de logement représentent plus de 50 % du revenu disponible.
L’abordabilité devrait encore s’éroder au cours des prochains trimestres, même si le prix des logements continue à s’ajuster à la hausse des taux d’intérêt. Les prévisionnistes optimistes estiment que le rajustement se fera assez rapidement et que l’abordabilité commencera à s’améliorer d’ici la fin de l’année.
Plusieurs grandes institutions financières au pays ont publié des rapports revoyant à la baisse leurs prévisions pour le marché immobilier canadien. Nombreux sont ceux qui entrevoient pour l’année prochaine une chute de plus de 20 % du prix des logements par rapport aux sommets atteints pendant la pandémie.