Comme c’était prévu, la Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur. Ce dernier s’établit désormais à 3,25 %, ce qui représente une hausse de trois quarts de point de pourcentage. Ce relèvement a déclenché une série d’effets d’entraînement dans les marchés des prêts et des hypothèques.
En prenant sa décision, la Banque du Canada a placé son taux directeur au-dessus de sa fourchette « neutre » autoproclamée de 2 % à 3 % ainsi qu’en territoire restrictif.
Toutes les grandes banques ont haussé leurs taux préférentiels à 5,45 %. À leur tour, les prêts hypothécaires et les marges de crédit à taux variable sont devenus plus chers. Sur la base d’une période d’amortissement de 25 ans, il en coûte environ 40 $ de plus par tranche d’emprunt de 100 000 $.
Le taux d’admissibilité applicable à la simulation de crise est maintenant supérieur à 7 %. Par conséquent, des courtiers immobiliers réclament un assouplissement du programme. L’organisme de réglementation, le Bureau du surintendant des institutions financières, a déclaré sans ambages qu’il ne le procédera à aucun assouplissement pour le moment.
La première sous-gouverneure de la BdC, Carolyn Rogers, affirme qu’il faut s’attendre à de nouvelles hausses tant que la lutte contre l’inflation n’est pas terminée.
« Compte tenu des perspectives d’inflation, nous jugeons encore que le taux directeur va devoir augmenter davantage. À mesure que les effets du resserrement de la politique monétaire deviendront plus évidents dans l’économie, nous évaluerons jusqu’où il faudra encore relever les taux d’intérêt pour ramener l’inflation à la cible », a déclaré Mme Rogers dans le cadre d’un discours prononcé le lendemain de l’annonce concernant les taux.
L’inflation des prix à la consommation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a légèrement reculé en juillet, passant de 8,1 % à 7,6 %. L’inflation de base a atteint 5,3 % en juillet, en hausse par rapport à 5,23 % en juin. L’inflation de base, dont le calcul n’inclut pas des produits volatils comme les denrées alimentaires et les carburants, est celle sur laquelle reposent les décisions en matière de politique monétaire de la Banque du Canada.