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Note sur les marchés : Problèmes d’abordabilité pour jeunes et moins jeunes acheteurs

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Même si les prix des maisons se stabilisent, les hausses de taux d’intérêt continuent de miner l’abordabilité du logement au Canada.

L’abordabilité est un programme bien documenté qui afflige les jeunes premier acheteurs milléniaux. À mesure que les marchés ont surchauffé et que les prix des maisons ont monté en flèche, ces jeunes ont eu de plus en plus de difficulté à mettre suffisamment d’argent de côté pour faire la mise de fonds et à satisfaire aux exigences de plus en plus contraignantes imposées aux emprunteurs. Par ailleurs, de plus en plus de personnes âgées au Canada commencent à vivre ce même problème.

Selon un rapport publié par DBRS, des Canadiens plus âgés doivent composer avec une montée en flèche des loyers dans les résidences pour retraités à mesure que de plus en plus de baby-boomers vendent leur maison et optent pour la vie en résidence avec assistance et soins.

L’an dernier, le loyer mensuel moyen à l’échelle nationale dans une résidence pour retraités oscillait autour de 2 800 $. Cette moyenne augmente actuellement à un rythme annuel de 4,7 % – doit deux fois plus que l’inflation. À ce rythme, le loyer mensuel atteindra le montant très élevé de 4 000 $ par mois d’ici 2025.

Cela arrive au moment où un nombre croissant de baby-boomers se voient entamer leur« âge d’or » endettés. C’est notamment le cas en matière hypothécaire. Une enquête distincte menée par une des grandes banques canadiennes suggère que plus d’un cinquième (22 %) des Canadiens âgés de 55 ans et plus affichent un solde hypothécaire de plus de 100 000 $. Près de la moitié de ces Canadiens (47 %) ne s’attendent pas à avoir remboursé leur prêt hypothécaire en totalité d’ici leur départ à la retraite. Cependant, même ceux qui ne traînent plus une dette hypothécaire et qui ont bénéficié de la montée en flèche des prix de l’immobilier au cours des dernières années pourraient se trouver en difficulté que les prix des loyers augmentaient plus rapidement que les intérêts sur leurs placements.

À l’heure actuellement, le nombre de personnes âgées envisageant un déménagement dans une résidence pour retraités augmente à peu près deux fois plus vite que le rythme auquel de nouvelles résidences sont construites. Le nombre d’aînés canadiens a augmenté de près de 22 % entre 2006 et 2016. Le rapport de DBRS indique que, d’ici 2026, le Canada compterait plus de 2,4 millions de personnes âgées de 65 ans et plus qui auront besoin de logements-services. D’ici 2046, ce nombre aura gonflé à plus de 3,3 millions de personnes.

La pénurie de logements pour aînés pourrait mener à une autre difficulté pour les milléniaux espérant profiter de l’augmentation de l’offre de logements qui est à prévoir à mesure que les baby-boomers vendent leurs propriétés. De nombreux défenseurs des aînés font pression pour obtenir des programmes qui permettront aux personnes âgées de rester chez elles plus longtemps. Une bonification des soins à domicile est perçue comme une option de rechange économique à la construction de nouvelles résidences pour retraités, surtout dans les provinces où le gouvernement subventionne les soins prodigués aux aînés.

Quant à la cohorte des plus jeunes, elle semble se retenir. Des milléniaux affichent des habitudes de consommation qui diffèrent de celles des baby-boomers. Par exemple, les milléniaux semblent adopter davantage les transports en commun et les services de covoiturage. Plusieurs n’obtiennent un permis de conduire que tard dans la vingtaine. Les boomers qui voulaient ou devaient obtenir un permis de conduire l’avaient habituellement en poche (et avaient leur premier véhicule) à la fin de l’adolescence. Les milléniaux n’abandonnent pas la conduite automobile ou la propriété d’un véhicule, mais ce n’est pas aussi pressant pour eux que ce l’était pour les baby-boomers.

La même vérité semble s’appliquer à l’accession à la propriété. Une analyse menée par Murtaza Haider et Stephen Moranis, et publiée dans le National Post, indique que les milléniaux veulent être propriétaires et ont une préférence pour la maison détachée traditionnelle.

Citant des données de recensement et un rapport publié par Royal LePage sur la masse critique des milléniaux (âgés de 25 à 30 ans), Haider et Moranis ont trouvé que près de 44 % des 20-34 ans étaient propriétaires d’une maison. Ce pourcentage atteint plus de 76 % parmi les 35-54 ans. Par ailleurs, 61 % des 25-30 ans ont affirmé avoir une préférence pour la maison détachée, mais seulement 36 % pensaient un jour les moyens d’en acheter une.

Pour Haider et Moranis, tout cela suggère que les milléniaux n’abandonnent pas leurs rêves, mais repoussent simplement le moment où ils les réaliseront.